Le site belge rtbf.be fait le point sur la gestion de la crise dans les différents pays européens. La Suède apparaît comme un modèle de réussite économique. A l’heure où certains pays subissent des cures drastiques d’austérité, le pays d’Ikea, de Skype et de H&M affiche un surplus budgétaire de 2%. En réalité, il a déjà dû prendre des mesures pour faire fasse à la crise bancaire entre 1990 et 1992.
Regardez ici la video de l’historien Gunnar Wetterberg : Comment se porte la Suède ? Ci-dessous un résumé de son interview.
La Suède a testé la cure d’austérité
“La crise des années 90 était tellement forte que nous avons été contraints de remodeler la Suède, d’introduire des nouveaux instruments de finance. En conséquence, la crise des subprimes n’a pas eu un impact aussi terrible que dans les autres pays, parce que nous nous étions déja préparés à la crise...”
“La couronne suédoise était fortement attaquée par des grands financiers comme Soros. On a beaucoup perdu dans les exportations, on avait un déficit budgétaire de l’Etat de 10 à 12%. Le taux de chômage a augmenté de 2 à 3% pour atteindre 8% en 1992.”
“On a essayé de rayer le déficit budgétaire, on a diminué les dépenses et augmenté les impôts. Quatre à cinq années ont été nécessaires pour rééquilibrer le budget. On a introduit une loi budgétaire pour obliger l’équilibre du budget ce qui a discipliné les finances publiques.”
“Si le budget n’est pas équilibré, il n’y a pas de sanctions, mais c’est très difficile politiquement. C’est l’électorat qui punit. Ce sont des gouvernements d’austérité qui ont gagné les dernières élections en Suède.”
Des citoyens d’accords
La politique de la social-démocratie qui a fait le succès du modèle scandinave a été remis en question durant la crise bancaire. Toutefois, l’un de ses principes essentiels a été préservé : l’égalitarisme. Il semblerait qu’il soit garant d’une certaine harmonie politique et économique en Suède.
“Le secret des Suédois ? le consensus. Le fait qu’on discute, qu’il n’y ait pas de fortes contradictions sur le plan politique et que les partenaires sociaux s’entendent assez bien.”
“C’est très rare qu’on fasse grève. Ce qui est bien, c’est qu’on a réelle augmentation des salaires, comme dans les années 50 et 60.”
La discussion est un outil pacifique que les Suédois utilisent sans modération. On prend un “fika”, un café, on s’installe autour d’une table, dans la salle de détente aménagée par l’entreprise, dont le design en bois et blanc peu original est toutefois apaisant et on discute. On discute pendant des heures, tranquillement, sans couper la parole, sans céder à la tentation de défendre son ego (cf. la loi de Jante), jusqu’à ce qu’on parvienne à tous se mettre d’accord. Agréable ou ennuyeux ?